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	"Le 
	moteur droit a été touché pendant que nous larguions les bombes. Le moteur 
	gauche a été touché alors que nous étions sur la cible. Après que nous ayons 
	dégagé de la cible, nous avons sauté à 6000 pieds et les parachutes se sont 
	ouverts à 4000 pieds. Pendant que je descendais, j’ai vu le copilote avec 
	des français dans un champ. J’ai atterris dans une clairière dans une zone 
	boisée près d’Epône (Nord Ouest de Paris). J’ai jeté les équipements sous un 
	buisson dans une direction et j’ai couru dans la direction opposée. Je suis 
	resté caché 3 heures dans les buissons. Lorsque les allemands ont interrompu 
	leurs recherches, je me suis approché d’une maison à la lisière des bois. 
	Une femme donnait à manger à ses poulets. Bien que manifestement effrayée, 
	elle m’a entrainé vers les bois où son vieux mari m’a apporté de vieux 
	vêtements civils (très petits) et de la nourriture. 
	
	J’ai passé la nuit dans leur 
	porcherie. Là j’ai appris que le copilote avait été remis aux allemands par 
	les français que j’avais vus dans le champ. 
	
	Le 25 Juin à 5h00, je suis parti à 
	destination de Caen avec du café, une bouteille de vin et quelques œufs 
	durs. Ils m’ont dit d’éviter Mantes. Alors que je contournais Mantes, j’ai 
	abordé un couple pour leur demander à boire et ils ont accepté de m’aider. 
	L’homme m’a emmené à sa maison à Mantes-Gassicourt pour un dîner à base de 
	lapin. Cet homme est Mr Maurice Caulbaux de Mantes la Ville (S et O). Pendant le repas, nous avons été 
	rejoints par Mme Caulbaux. Après le repas, nous sommes partis à destination de 
	leur maison située à Fontenay car ils avaient fui Mantes à cause des bombardements. 
	Je portais une binette sur mon épaule et nous avons traversé la Seine sur 
	un bac. 
	
	Je suis resté là 9 à 10 jours. Le 
	nom de la femme est Germaine. Mr Caulbaux travaillait pour une firme britannique avant la 
	guerre. Mr Caulbaux a essayé de me mettre en contact avec les FFI. 
	
	Le 2 juillet, nous avons traversé 
	précipitamment Mantes pendant un raid aérien pour rencontrer les FFI. Des 
	gendarmes à bicyclettes nous ont suivi pendant un mile en dehors de la ville 
	puis ont fait demi-tour. On a m’a emmené au QG des FFI à Arnouville où j’ai 
	rencontré Towning Farr, aviateur de la RCAF* en cavale. Georges Paufigue** 
	était le chef du Maquis et le QG se trouvait dans sa maison. Il est notaire. 
	Une branche de la banque de Paris se trouve aussi dans sa maison. Le 19 
	Août, les américains ont pris la localité. " 
	
	*   Armée de l'air canadienne 
	** Il s'agit en réalité de Paufique. La famille Paufique 
					faisait partie du réseau libération nord  |